Quel impact la pilule a-t-elle sur nos environnements marins ?
Chers Amoureux des océans, aujourd’hui la Team Marius & Archimède a décidé d’aborder un sujet plutôt important… on parle de PILULE ! Oui, cette sauveuse qui a permis aux femmes du monde entier de prendre le contrôle de leur sexualité, d’avoir des règles moins douloureuses ou encore moins d’acné. Seulement, (c’était trop beau pour être vrai…) le petit cachet que des milliers de femmes ingèrent tous les jours n’est pas aussi inoffensif qu’il y paraît.
Pourtant, saviez-vous qu’en France, 41 % des femmes utilisent pour méthode de contraception la pilule ? Si l’on ajoute les autres méthodes à base d’hormones de synthèse telles que le patch, implant ou encore anneau vaginal, on constate que presque la moitié des françaises utilisent une contraception hormonale.
Notre équipe s’est donc posé les questions suivantes à votre place : les moyens de contraception à base d’hormones ont-ils une incidence sur l’environnement et la santé ? Est-il, finalement, possible de combiner une contraception qui nous convienne et notre amour pour les océans ?
Nous tenterons de vous apporter quelques éléments de réponse mais surtout d’information et de réflexion afin de vous guider dans ce casse-tête. Nous discuterons également des alternatives dites « naturelles » et de leur efficacité.
HORMONES DE SYNTHÈSE : QUEL IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ?
Même si certains auront du mal à le croire, sachez que : le minuscule bonbon plein d’hormones synthétiques que Madame boit quotidiennement finira sans aucun doute dans les espaces naturels de milliers de petits poissons. Pour ceux qui n’auraient pas suivi voici comment ça marche : lorsqu’elle urine, les hormones que consommées se déversent directement dans les stations d’épuration puis dans les rivières ou océans, au même titre que certaines substances plastiques ou produits de nettoyage. Conséquence : on estime, selon une étude britannique, que 20% des poissons d'eau douce mâles seraient devenus transgenres en raison de la pollution de l’eau. Oui oui, des poissons HERMAPHRODITES !
Si cette nouvelle peut, au premier abord, en faire sourire plus d’un, elle peut s’avérer être bien moins réjouissante après coup. Désormais certains poissons de rivière possèdent des attributs féminins et vont même jusqu’à produire des œufs ! Certains d'entre eux possèdent une qualité de sperme plus faible et se comportent de manière moins agressive et compétitive, ce qui les rend moins à même de se reproduire avec succès.
La pilule est-elle la seule fautive ?
Cette féminisation des poissons est en fait, aussi, étroitement liée aux perturbateurs endocriniens que l’on retrouve dans divers produits. Pour commencer, il faut savoir que la majorité des pilules en contiennent (l’éthynilestradiol et le 17-alpha-éthinylestradiol par exemple) bien que particulièrement nocifs pour les milieux aquatiques. Ces composants sont donc à éviter lors du choix d’un moyen de contraception. Sinon, il vaudrait mieux privilégier les pilules micro-dosées qui elles, n’en contiennent pas. Toutefois, la pilule n’est pas la seule fautive : certains médicaments, traitements vétérinaires, pesticides ou encore produits cosmétiques modifient les écosystèmes marins.
Et s’il fallait encore un argument pour vous convaincre, en voici un dernier et pas des moindres : ces polluants vont finalement aussi bien se retrouver dans les poissons que l’on consomme que dans l’eau du robinet que l’on boit.
Même si le bilan paraît très négatif jusqu’ici, nous avons cette fois une bonne nouvelle ! Il y a encore un espoir que la situation s’améliore, seulement cela va constituer un réel défi pour les États. En effet, il est tout à fait possible d’empêcher les hormones synthétiques de parvenir aux cours d’eau en la filtrant, tout simplement. Cependant, cela demanderait plus d’investissement financiers. Mais la santé ne vaut-elle pas tout l’or du monde, d'après vous ?
QUELS EFFETS SUR LA SANTÉ ?
Outre les nombreux effets secondaires plus ou moins dérangeants listés (nausées, migraines, prise de poids, saignements…) d’autres effets plus graves ont été observés. Par exemple, certains estiment que les contraceptions hormonales peuvent favoriser les risques de cancers dits « hormonaux-dépendants » (des ovaires, seins et utérus). Pourtant, certaines études ont montré des résultats encourageants prouvant qu’il n’existerait pas de corrélation entre les deux. De plus, on l’accuse de contribuer à augmenter l’infertilité des couples.
Quelles sont les alternatives, sans hormones ?
Les médecins ont constaté après ces polémique, une légère baisse de la prise de pilule et une diversification des méthodes de contraceptions. Préservatifs (pas très écolo non plus certes), stérilets en cuivre, diaphragmes ou encore capes cervicales sont de plus en plus envisagés par les femmes. Toutefois, bien que très efficace et surtout tout à fait écoresponsable, la stérilisation reste peu pratiquée.
Les méthodes naturelles et écolo : ça marche ?
Sans effet secondaire, et tout à fait respectueuses de la nature, elles représentent un réel avantage. Cependant, elles demandent un investissement personnel sans faille car on observe un taux d’échec considéré comme élevé. Ces méthodes se basent sur l’observation du cycle menstruel féminin mais aussi sur les signes corporels qu’elle présente pour en déduire sa fertilité. Cela peut passer, par exemple, par la vérification de la température, la glaire cervicale et les modifications du col de l’utérus.
Voici quelques exemples de ces techniques et leur efficacité :
- Le retrait : cette technique repose sur la bonne volonté de l’homme qui devrait se retirer du vagin de sa partenaire avant d'avoir éjaculé. Cependant, inutile de vous rappeler l’existence du liquide pré-séminal et de la difficulté pour un homme à contrôler leur retrait à temps durant l’acte sexuel. On évalue, pour cette méthode un risque de grossesse qui varie de 10 à 22 (selon l’indice de Pearl). Soit, statistiquement : 10 à 22 grossesses en un an pour cent femmes qui usent de cette méthode. Bof bof.
- La méthode des températures : elle consiste à prendre sa température corporelle chaque matin au lever afin d'identifier la période de fertilité. Ainsi, en surveillant sa courbe de température, la femme évite d'avoir des rapports sexuels non protégés en période d'ovulation. Cette méthode n’est évidemment pas sans risque car la température pour évoluer différemment en cas de maladie ou infection. De plus, un spermatozoïde peut vivre jusqu'à 5 jours dans l’appareil génital de la femme.
- La méthode Ogino (du calendrier) : elle vise à éviter les rapports sexuels non protégés les jours qui précèdent ou suivent l'ovulation (soit cinq jours avant l'ovulation et jusqu'à deux jours après), en calculant la longueur des cycles menstruels. Cependant, cela nécessite des cycles réguliers, ce qui n’existe pas vraiment finalement puisque l’ovulation n’est pas parfaitement régulière, surtout en période de puberté ou ménopause. Cette méthode n’est donc pas sûre à 100%.
- La méthode Billiings : cette méthode est basée sur l’observation des modifications de la glaire cervicale que sécrète le col utérin durant le cycle. En effet, lorsque l’ovulation approche, celle-ci devient plus abondante. Ainsi les femmes évitent les rapports sexuels non protégés durant cette période. De nouveau, on considère que cette pratique n’est pas assez fiable puisque certains facteurs peuvent fausser l’analyse des pertes vaginales comme la prise d’un traitement hormonal, une mycose ou encore l’excitation par exemple.
Vous l’aurez compris, les méthodes de contraception écoresponsables existent mais leur fiabilité n’étant pas assez satisfaisante, de nombreuses femmes préfèrent encore se réfugier auprès de de moyens plus sûrs, qui modifient leur production d’hormones. En attendant que la science invente un substitue vraiment à la hauteur, il est indispensable d’agir en développant de nouvelles pratiques, notamment en optimisant la filtration des eaux usées.
La Team M&A espère avoir éclairé ses lecteurs(trices) et les invite à se renseigner davantage sur l’ensemble des moyens contraceptifs qui existent afin de faire le choix qui conviendrait le mieux à leur corps mais aussi et SURTOUT à leur combat pour sauver la planète.